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Vidéo numérique
La Fabrique de Mme Liên
Date : 2020 - Durée : 00h32
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Depuis 50 ans, Madame Ba Liên dirige d'une main de fer l'entreprise de construction navale familiale. Tout en gardant un œil sur ses ouvriers, Ba Liên évoque avec malice les péripéties qui ont jalonné sa vie. La réalisatrice Thu Hương Nguyễn a eu la chance de découvrir la fabrique navale de Mme Liên pendant un voyage sur le delta du Mékong. Cette cheffe d’entreprise est la ferme propriétaire d’un atelier de construction de bateaux traditionnels en bois. Le documentaire, dans une approche anthropologique propre aux film Varan, démontre les efforts de Mme Liên pour garder son affaire à flots. La fabrique appartient à sa famille depuis trois générations et cette petite dame de 75 ans, qui passe aujourd’hui ses journées sur son hamac à mâcher le bétel, fut témoin dans sa vie de plusieurs changements drastiques, qu’ils soient politiques ou économiques. Ainsi, à la réunification du Vietnam après la guerre, et lors de la création de la République socialiste du Vietnam en 1976, l’État cherche à exproprier les propriétaires du delta et incite les habitants à quitter les lieux. Mais Mme Liên a tenu bon et a sauvé son équipage et son affaire. C’est l'originalité de son caractère, entre nostalgie et détermination, qui a séduit la réalisatrice. “Pendant le tournage, j’ai été émue par mon personnage principal, Mme Liên. J’étais sincèrement convaincue par l’énergie incroyable qui se dégage de cette femme. Elle a de l’empathie pour ses ouvriers, qui lui ont fait confiance et l’ont suivie toute leur vie. Je vois en elle un capitaine, soucieux de diriger et protéger la vie de ses marins. Quand elle a pris conscience que ses jours étaient comptés, elle a voulu revenir sur les principales étapes de sa vie et aussi sur les chances qu’elle avait laissé filer. J’ai fait ce film pour que le spectateur ressente ce que j’ai perçu lors de ma première rencontre avec Madame Liên : une grande force, de la vitalité et son profond respect d’autrui.” La fabrique de Mme Liên arrive elle-aussi à sa fin car les autorités vietnamiennes ont de nouveaux projets pour le delta du Mékong, signe d’une mondialisation nouvelle… En attendant de connaître l’avenir de ce territoire et de cette pratique, il est temps de s’initier au vocabulaire naval : la virure de galbord, le calfatage, etc. Et d’apprécier encore un temps la vue des ouvriers “baignés dans la lumière du soleil dans laquelle se mêle le son de la scie à bois et des vagues percutant la coque du bateau.”