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Vidéo numérique
Le Grand Plongeoir
Date : 2016 - Durée : 00h17
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"Ma tête me dit de sauter, mais mon coeur me dit de ne pas y aller". Des nageurs d'une piscine publique, en Suède, ont accepté le défi des réalisateurs : monter au grand plongeoir, à dix mètres de la surface de l'eau, et attendre deux minutes avant de prendre la décision de sauter, ou pas. Le plongeoir est truffé de micros pour recueillir les réactions à chaud. Le montage alterne les tentatives de saut de personnes des deux sexes, de tous âges (jusqu'à 78 ans) et origines, seules ou en duo. Le dispositif se compose d'une caméra braquée sur le plongeoir, tandis qu'une deuxième embrasse la verticalité des équipements, du plongeoir jusqu'au bassin, et qu'une troisième réalise les prises de vue sous-marines. Les réalisateurs utilisent tour à tour différents procédés pour animer et diversifier les scènes (ralentis, split-screen, panoramiques verticaux). En haut, loin de la terre ferme et de toute sécurité, des drames se nouent, jusqu'à trouver des accents shakespeariens pour exprimer, dans la majorité des cas, le doute qui saisit l'être humain au moment de se mettre volontairement en danger, de se surpasser pour sa propre satisfaction ou pour valoriser son image. En haut, les incantations alternent avec les prières ou les jurons, la gestuelle corporelle traduit la fébrilité, l'accélération cardiaque, la difficulté de concentration. Dix petits mètres sufisent à révéler les forces et les faiblesses de chacun. Les réalisateurs, qui ont voulu tracer un portrait peu conformiste de la société, se sont régalés à mettre en parallèle une femme âgée qui surmonte avec brio sa peur du vide et un bel homme tatoué qui redescend honteusement par l'échelle. Malgré l'humour qui sous-tend les dialogues et situations, l'ambiance est plutôt sérieuse, voire austère, jusqu'au plan final qui convoque "L'Hymne à la joie" de Beethoven sur un ultime saut assorti de figures acrobatiques. La peur envolée, ne reste que la beauté du geste.