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Livre
Sombre dimanche : roman
Edité par A. Michel - paru en impr. 2012
La vie d'une famille hongroise à Budapest, de 1978 à nos jours. Les Mandy habitent la même maison de génération en génération, et tous travaillent à la gare centrale. A la chute du mur, le jeune Imre arrête ses études pour travailler dans un sex-shop. Il rencontre une Allemande, incarnation du mythe de l'Ouest libre et heureux.
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sombre dimanche
on n'a pas envie de le lâcher, un besoin de connaître la suite. les personnes sont attachantes.
Hourya MOUACI - Le 19 juillet 2023 à 11:14 -
Sombre dimanche
Hongrie, une petite maison sur un terrain triangulaire au bord d'une voie ferrée. Y vivent Imre, né en 1973, sa soeur Agnès (surnommée Ági) qui a huit ans de plus, leurs parents, et le grand-père paternel. Chaque année, le 2 mai, le pépé prend sa cuite à coup de Palinka, pour célébrer le triste anniversaire du décès de sa femme "morte en 1955, d'un excès de communisme" à l'en croire. Le roman s'ouvre sur cette scène qui donne bien le ton général : la grisaille d'un pays de l'Est dans les années 70, les séquelles de l'occupation russe, la pauvreté mais pas la misère, une famille soudée mais un peu bancale quand même, quelques fantômes et non-dits. Et puis les déchets dans ce jardin, jetés par les passagers des trains, comme toute la guigne accumulée par cette famille au fil des années... En moins de trois cents pages, on traverse trois décennies en compagnie du doux Imre, de son enfance à sa vie de couple via ses tourments d'adolescent. Grâce à des souvenirs glanés ici et là, Imre apprend peu à peu les drames subis par ses proches pendant l'occupation allemande et lorsque le pays était sous l'emprise communiste. L'auteur est très douée pour planter son décor en quelques mots (la maison, le jardin, les rails, la gare, la ville), et pour donner vie à ses personnages, sobrement et efficacement, et nous les faire aimer - même le pépé bougon. Beaucoup d'intelligence dans le propos, de sensibilité mais aussi d'humour pour nous faire ressentir la blessure d'enfants privés prématurément d'une mère, la rancoeur d'un homme brisé par les événements d'un pays en guerre, ses désillusions à la chute du régime communiste. Alice Zeniter a vécu quelques années en Hongrie où elle enseignait le français, et cette connaissance intime des lieux et de la culture se ressent, elle parle parfaitement de ce pays malmené par l'Histoire, sans pathos ni grandiloquence. En résumé, j'ai apprécié ce livre mais sans ressentir l'emballement auquel je m'attendais après le battage médiatique fait autour.
ACZ - Le 06 novembre 2017 à 10:42