1 avis
Livre
Vous n'aurez pas ma haine
Edité par Fayard - paru en impr. 2016
Journaliste, A. Leiris a perdu son épouse durant les attentats du Bataclan le 13 novembre 2015. Peu après le drame, il avait diffusé un message adressé aux terroristes leur signifiant qu'ils n'auraient pas sa haine. Il livre un témoignage sur son quotidien auprès de son fils de 17 mois et sur la nécessité de continuer à vivre en dépit du sentiment d'horreur et du deuil. ©Electre 2016
Se procurer le document
Autre format
Issus de la même oeuvre
Avis
vos avis
-
Vous n'aurez pas ma haine
Ce livre, j'en avais entendu parler via la presse ou la télévision mais n'avais pas osé le lire jusqu’à ce jour… J'avais peur des mots, de revivre ce qui s'est passé en pensant à toutes les familles des victimes des attentats du Bataclan à Paris en novembre 2015, d'avoir un pincement au cœur en tournant les pages. “Vous n'aurez pas ma haine” a été lu rapidement, quasiment d'une traite. C'est un témoignage court, aéré, simple, criant de vérité que l'on ne peut interrompre. J'étais dans une bulle, au cœur de ce récit, avec ce père ayant appris - après de longues heures d’attente et de recherches désespérées dans les hôpitaux parisiens - que sa femme, Hélène, est morte, assassinée par des terroristes, alors qu’elle assistait à un concert au Bataclan. Antoine Leiris nous raconte les premiers jours qui ont suivi Comment annoncer cela à son fils, Melvil, à peine âgé de dix-sept mois ? Hélas, il n'est qu'un homme parmi tant d'autres qui a perdu un proche dans ce carnage… Mais il a le courage de se livrer, d'expulser tous ces mots qui le rongent, avec douleur et franchise… C'est terriblement poignant… Cette petite équipe d'aventuriers qui apprend à vivre à deux et à surmonter le quotidien m'a touchée. J'ai ressenti beaucoup d'émotions dans ce témoignage. J'ai également été émue par de nombreuses réactions telles que cette “Brigade des mamans” qui donnent des petits Tupperware et quelques mots à Antoine Leiris et son fils. C'est beau, plein de tendresse… Impossible de rester de marbre face à la lettre de Melvil (écrite par son père) ou à la réaction du bambin lorsqu'il se retrouve face à la tombe de sa maman… Pauvre gosse. Pauvre mari. Pauvres familles. C'est un récit bouleversant, saisissant et poignant … Que dire face à ce combat contre le deuil ? Les mots, je ne les trouve pas… Et pourtant, les émotions sont là… Ce livre n'est pas un message de haine, de colère, de repli sur soi, mais dans la continuité de la lettre ouverte qu'avait publiée l'auteur à la suite de ces évènements tragiques. C'est un récit, simple, sensible, raisonné, d'une vie qui se termine et d'une autre qui commence. Oui nous avons tout entendu sur le 13 novembre, oui nous avons souffert, oui nous avons déjà compartimenté cette période sombre de notre histoire collective. Mais l'avons nous vécu ? Pour la plupart d'entre nous non. Et nous ne comprendrons jamais ce que l'auteur a pu traverser précisément. En revanche Antoine Leiris, par une écriture fluide, poétique par moment, nous ouvre une petite fenêtre dans laquelle nous pouvons nous engouffrer et déverser notre capacité d'empathie. La sensation est terrible et belle. Le message est tragique et plein d'espérance.
ACZZARROUATI Annie - Claude - Le 24 décembre 2016 à 18:25