Livre


François Mitterrand et la guerre d'Algérie


François Malye. Auteur - Benjamin Stora (1950-....). Auteur

Edité par Calmann-Lévy - paru en impr. 2010


En s'appuyant sur des documents d'archives et des témoignages (ceux de R. Dumas, G. Halimi entre autres), cet essai revient sur le rôle de François Mitterrand pendant la guerre d'Algérie, notamment à partir de février 1956 où il devient ministre de la justice.




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  • François Mitterand et la guerre d'Algérie 5/5

    Dans ce livre « François Mitterrand et la guerre d'Algérie » cosigné par le journaliste François Malye, collaborateur du Point, et l'historien Benjamin Stora, c'est d'abord l'action de François Mitterrand, ministre sous la IVe République, qui est disséquée. D'abord ministre de l'Intérieur en 1954 dans le gouvernement de Pierre Mendès France, puis ministre de la Justice dans le gouvernement de Guy Mollet à partir de 1956, Mitterrand apparaît dans une lumière crue comme un ambitieux, prêt à beaucoup d'arrangements avec sa conscience pour se maintenir au gouvernement en attendant d'en prendre la tête. Son calcul échouera. Malye et Stora lèvent le voile sur les trois années (1954-1957) durant lesquelles Mitterrand, contrairement à Mendès France, a cautionné la politique répressive menée en Algérie. Pourquoi a-t-on passé sous silence ces moments de la carrière de Mitterrand ? Comment cet homme qui incarna la gauche française à partir des années 1960 a réussi le tour de force d’effacer de notre mémoire les raisons de l’effondrement, entre 1954 et 1958, de cette gauche impuissante à terminer une guerre que Guy Mollet lui-même avait qualifiée dans sa campagne électorale d’« imbécile et sans issue » ? Or dans cet effondrement de la gauche, Mitterrand a sa part de responsabilité ! Il fallait y voir de plus près. Sous Guy Mollet, Mitterrand, garde des Sceaux, et de ce fait numéro trois du gouvernement après le président du Conseil et le ministre résidant en Algérie Robert Lacoste, a couvert, par ses fonctions, des décisions lourdes de conséquences dans la guerre d’Algérie. Faut-il les rappeler ? Il a approuvé en mars 1956 la loi des pouvoirs spéciaux qui laissait à l’armée les mains libres et accepté que, pour juger des auteurs de crimes et délits commis en Algérie, les tribunaux civils soient dessaisis au profit de la justice militaire, ouvrant la voie aux procédures les plus expéditives. Ainsi et c'est la grande révélation de ce livre, le garde des Sceaux laisse sans broncher aller à la guillotine des nationalistes algériens, qu'ils aient ou non du sang sur les mains : 45 décapitations en 500 jours. Les dossiers sont préparés à la chancellerie, où le garde des Sceaux donne un avis de poids : il refusera trente-deux demandes de grâce (contre l'avis d'autres membres du gouvernement, dont Mendès France, Alain Savary ou Gaston Deferre), en acceptera huit. Cinq avis ne sont pas connus. De son côté, le président René Coty a rejeté 45 fois la grâce. Et puis il y a l’affaire Fernand Iveton, ce militant communiste né à Alger et qui travaillait à l'usine de gaz d'Alger. Une bombe est retrouvée dans son casier. Il est arrêté le 14 novembre 1956, puis sur la base d'une intention de commettre un attentat, Iveton est condamné à mort. Sa grâce est rejetée. Mitterrand avait assuré l'avoir acceptée. Or, les documents retrouvés par les auteurs démontrent le mensonge de Mitterrand... Iveton a été guillotiné, à Alger, le 11 février 1957. « Ce souvenir était odieux et il évitait d'en parler », confie aujourd'hui Robert Badinter. Benjamin Stora souligne que « dans l'historiographie de François Mitterrand et de la guerre d'Algérie, Iveton demeure comme un nom maudit »; « son point d'attaque » confirme André Rousselet. La bataille d’Alger en janvier-octobre 1957 au cours de laquelle la division parachutiste du général Massu ratisse la ville pour combattre le FLN, et qui a été l’occasion du scandale de la torture : un ministre de la Justice pouvait-il laisser faire sans être au courant ? Ce n’est qu’à partir de mars 1957 que le garde des Sceaux prend ses distances avec les pratiques illégales des militaires en Algérie. Il aurait songé à démissionner, dira-t-il plus tard. Il est cependant resté jusqu'au bout. Et le 12 juin 1957 ne fut pas un bon jour pour François Mitterrand : Maurice Bourgès-Maunoury, son ex-collègue du gouvernement Guy Mollet, est investi de la présidence du Conseil. François Mitterand espérait que le président Coty le désignerait. Dans cette perspective, il avait enduré les tempêtes dont le théâtre était l'Algérie, parce qu'il avait l'oeil rivé sur Matignon, expliquent François Malye et Benjamin Stora. Autrement dit, dans le silence pudique qui revient à jeter un voile sur la présence au plus haut du futur président de la République au cours des pages sombres de la guerre d’Algérie, se love un autre secret qui tient à ses responsabilités dans la dérive, ces années-là, de la gauche au pouvoir face à l’insurrection nationaliste. A partir de quand François Mitterrand a-t-il considéré que l’indépendance de l’Algérie était inéluctable ? Sa position a longtemps été celle d’un fédéraliste, proche en cela d’un de Gaulle première manière. A propos de l’Algérie, il n’envisage pas une séparation avec la métropole, plutôt une forme d’association. « L’Algérie, c’est la France » : il l’a dit en 1954 (sans doute son jacobinisme transparaissait-il derrière cette formule). Mais tout le monde le disait à l’époque. Pour autant, Mitterrand est conscient que la France ne peut conserver ses possessions outremer en l’état. Sur la Tunisie, sur le Maroc, sur l’affaire d’Indochine, il soutient Mendès France dans un esprit de parfaite loyauté. Déjà en août 1953, quand le cabinet Laniel avait déposé le sultan du Maroc, Mitterrand avait quitté le gouvernement pour protester contre ce coup de force. Mais le Maroc comme la Tunisie n’étaient que des protectorats. Sur l’Algérie, en revanche, il reste inébranlable, fidèle à cette idée que l’Algérie, c’est trois départements français et que la France tire sa grandeur de son empire. Il a vécu dans le rêve de ce qu’on appelait précisément « la grande France », forte de ses cent millions d’habitants. Faut-il s’en étonner ? Le PCF, premier parti de l’Hexagone, très engagé en faveur de l’indépendance de l’Indochine, a lui-même longtemps refusé de faire sienne l’indépendance algérienne. Ses campagnes électorales portaient sur la paix, la justice, l’égalité, mais pas l’indépendance, et lorsque, en juillet 1956, des militants communistes rejoignent le FLN, c’est à titre individuel. En fait, c’est le discours du général de Gaulle sur l’autodétermination, en septembre 1959, qui ouvre la voie à tous les possibles ; c’est alors que la classe politique amorce un tournant. François Mitterrand épousera ce mouvement. En 1981, président de la République, il fait adopter l'abolition de la peine de mort ; en 1982, il impose à sa majorité l'amnistie pour les généraux putschistes d'Alger de 1961. « François Mitterrand se pardonnait-il ainsi les fautes, morales et politiques, qu'il avait commises durant ces cinq cents jours ? » concluent les auteurs. On dira plutôt qu'il s'était conduit comme les politiciens ordinaires de l'époque, à la remorque d'événements trop grands pour eux. Benjamin Stora et François Malye dépassent le cadre d'une simple attaque frontale contre Mitterrand : ils dressent l'inventaire complexe d'une culture politique et d'un régime parlementaire, la IVe République, en grande partie déphasée par rapport aux enjeux de la guerre en Algérie. Ce travail à la fois particulier et général, mêlant à la psychologie d'un individu opaque la description du crépuscule d'une ère politique, confère au livre « François Mitterrand et la guerre d'Algérie » le statut d'un document historique inédit. Les auteurs renouvellent la connaissance d'une époque troublée, dans laquelle la part d'ombre de Mitterrand put s'épanouir en même temps qu'elle en fut un symptôme désolant. En s'appuyant sur des archives inédites, des entretiens avec des proches de François Mitterrand (Robert Badinter, Roland Dumas, André Rousselet...) mais aussi avec des ex-combattants du FLN (Louisette Ighilariz, Yassef Saâdi, Abdelkader Guerroudj...) et ses biographes (Franz-Olivier Giesbert, Catherine Nay), le livre expose clairement le contexte historique qui poussa François Mitterrand à agir contre tout ce qu'il défendra par la suite. Comment s'affirmer de gauche quand on combattit de la pire manière les nationalistes algériens, après avoir cru en Pétain ? La clé d'explication de cet angle mort pourrait être, comme le suggèrent les observateurs interrogés ici, l'ambition. Par calcul politique et soif du pouvoir, plus que par conviction idéologique, François Mitterrand se fit le complice des horreurs du régime français durant la guerre d'Algérie. A chacun d'apprécier le chemin qu'il parcourut par la suite. Entre l'ascension vers les sommets du pouvoir à la tête d'une gauche réunie et la duplicité révélée par les souvenirs déterrés de ces heures sombres, le verdict de l'histoire mitterrandienne butte sur des obstacles pesants.

    ACZ - Le 11 septembre 2019 à 15:30
  • 5/5

    D'ANTONI Nicolas - Le 10 décembre 2016 à 16:07